Tendre est la nuit, F. Scott Fitzgerald

Résumé :

Tendre est la nuit est l'histoire, largement autobiographique, de la décomposition d'un être fait pour être aimé, trop romantique pour pouvoir résister à son époque, trop tendre, malgré son apparente désinvolture, pour savoir sagement vieillir. C'est plus particulièrement l'histoire de l'amour de Dick et de Nicole, dont nous faisons connaissance à travers les yeux émerveillés d'une jeune actrice qui ne résiste pas au charme de Dick. Ce couple très uni cache un secret. Nicole a été soignée par Dick, médecin psychiatre. L'amour qu'elle a porté à Dick a fait de leur union une nécessité. Un jour viendra pourtant où ils devront se séparer...


Avis :

La première partie s’ouvre sous le soleil de la Riviera, fin des années vingt. Rosemary, starlette en herbe, accompagnée de sa maman, goute aux joies de l’insouciance procurée par sa nouvelle situation. Elle va faire la connaissance de Dick et Nicole Diver, et de toute la cour qui gravite autour de ce couple si parfait en apparence. Séduisant et charismatique, Dick plait aux femmes, et Rosemary va très vite tomber sous le charme de cet homme qui lui semble représenter toutes les qualités qu’une femme peut attendre de son compagnon. Jeune et naïve, elle ne se rend pas compte de la facticité de ces personnages qui ne font que jouer un rôle dans leur propre vie.
Peu à peu le tableau idyllique se craquèle, et la réalité prend le dessus.

La deuxième partie fait elle la lumière sur Nicole, si belle, si riche, si forte, et si … malade. De qui Dick est-il vraiment tombé amoureux, qui s’est servi de qui au final ?

La dernière partie lève le rideau sur l’avenir des protagonistes, avec toutes les surprises que l’on peut en attendre.

J’en reste là pour l’histoire, car même si la trame est rentrée dans la culture commune, le plaisir de la lecture est lui resté intact, tant la plume de Fitzgerald est aiguisée et pleine de finesse.
Roman autobiographique sur le couple Fitzgerald et la schizophrénie de Zelda (si le sujet vous intéresse je vous recommande au passage Alabama song de Gilles Leroy), ce n’est pas selon moi l’intérêt principal du livre. Et puis je ne suis pas objective sur le sujet, j’ai beaucoup d’affection et de compassion pour Zelda.
Non, ce que j’aime dans ce livre, c’est la progression qui s’effectue. Au départ l’image est propre et lisse, et au fur et à mesure se révèlent l’hypocrisie, le mensonge, et l’envie. Là où au départ on ne voit qu’une jeunesse dorée et insouciante, l’image se lézarde doucement, peu à peu, jusqu’à ce qu’il vole en éclat au final.
Alors bien évidemment, je suis ravie de cette progression dans le livre, puisque dès le départ j’ai méprisé Dick au profit de la fragile Nicole, et c’est elle qui va le mieux s’en sortir contre toute attente.
L’écriture est lente, descriptive, Scott Fitzgerald arrive à inclure le lecteur dans cette ambiance doucereuse au fil des mots, et son style met son histoire en lumière pour mieux captiver le lecteur.
Un livre à découvrir pour vous réconcilier avec les auteurs américains du début du 20ème siècle, et découvrir cette génération perdue…

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