Soleil vert, Harry Harrison


Résumé :

New York, août 1999. 35 millions d'habitants. Une ville agonisante. Des chômeurs qui rôdent, cherchant un peu de soylent à voler. La famine, le crime et la révolte.
Dans un quartier luxueux, un gros bonnet de la politique vient d'être assassiné. Crime crapuleux ? Règlement de comptes ? Andrew Rush mène l'enquête, et il doute. Pourquoi traquer un criminel quand on sait que le mort a mérité son sort ? Comment faire régner la loi et l'ordre quand on est talonné par la solitude et le désespoir ? A quoi bon agir quand les Prophètes du Malheur prédisent le pire ? Andrew Rush se décide. Au cours d'une quête mouvementée, qui le mène jusqu'au tréfonds de la monstrueuse mégalopole, il va découvrir sur quoi se fonde la puissance des Maîtres du Futur.


Avis :

1999, New York agonise, victime de surpopulation. L’air est étouffant, l’eau, la nourriture et les logements manquent, l’accès aux soins relève du parcours du combattant. Dans ce contexte, l’argent fait la différence. Les plus riches continuent à gaspiller les ressources, tandis que le peuple crève du manque de tout.
Andrew Rush, policier, va enquêter sur le meurtre d’un truand notoire ayant fait de la misère des autres un gagne-pain florissant. Dans cette société où les problèmes s’accumulent, quelle importance revêt la mort d’un caïd ?

Comme dans un épisode de Columbo, le lecteur connait dès le départ le coupable et son « mobile ». L’intrigue policière n’est pas l’intérêt principal du livre. Soleil vert, écrit en 1966, est un roman d’anticipation qui prend ses racines dans la course effrénée à la consommation et le gaspillage des ressources que l’auteur observe chaque jour dans son pays. Il s’appuie sur les données démographiques pour se projeter trente ans plus tard et nous dépeindre l’« avenir sans avenir » qui attend les générations futures si les modes de consommation ne changent pas. Force est de reconnaître que l’auteur, même s’il a noircit le tableau, n’est pas très éloigné de la réalité, et les questions soulevées sont toujours d’actualité.

Soleil vert, classique de la SF, fait partie de ces romans d’anticipation réalistes qui nous dépeignent un futur angoissant. Harry Harrison s’est certes trompé dans le timing, mais sa vision de notre futur reste tout à fait probable…


 (Auteur anglais)

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