Le Hobbit : Un voyage inattendu





Synopsis :

Dans Un voyage inattendu, Bilbon Sacquet cherche à reprendre le Royaume perdu des Nains d'Erebor, conquis par le redoutable dragon Smaug. Alors qu'il croise par hasard la route du magicien Gandalf le Gris, Bilbon rejoint une bande de 13 nains dont le chef n'est autre que le légendaire guerrier Thorin Écu-de-Chêne. Leur périple les conduit au cœur du Pays Sauvage, où ils devront affronter des Gobelins, des Orques, des Ouargues meurtriers, des Araignées géantes, des Métamorphes et des Sorciers…
Bien qu'ils se destinent à mettre le cap sur l'Est et les terres désertiques du Mont Solitaire, ils doivent d'abord échapper aux tunnels des Gobelins, où Bilbon rencontre la créature qui changera à jamais le cours de sa vie : Gollum.
C'est là qu'avec Gollum, sur les rives d'un lac souterrain, le modeste Bilbon Sacquet non seulement se surprend à faire preuve d'un courage et d'une intelligence inattendus, mais parvient à mettre la main sur le "précieux" anneau de Gollum qui recèle des pouvoirs cachés… Ce simple anneau d'or est lié au sort de la Terre du Milieu, sans que Bilbon s'en doute encore…


Avis :

Peter Jackson avait réussi à nous émerveiller avec sa trilogie du Seigneur des anneaux, il était logiquement très attendu pour Le Hobbit. Une curiosité mêlée d’inquiétude face au découpage du conte de Tolkien en trois films de près de trois heures chacun, soit pas loin de neuf heures pour l’adaptation de 300 pages (312 dans mon édition, soyons précis). Mais comment Peter Jackson allait-il pouvoir délayer l’histoire pour nous retenir tant d’heures dans une salle obscure sans nous ennuyer ? Et surtout comment allait-il réussir à retranscrire sur écran ce conte pour enfants qu’est à la base Bilbo le Hobbit, sans en trahir l’esprit et sans perdre en route ses fans adultes conquis avec LOTR ?
C’est avec beaucoup de questions en tête et une certaine appréhension que je me suis rendue au cinéma pour voir le film, en 2D (ben oui, la 3D ça fait toujours mal à mes noeils, et la superposition des lunettes de vue et des lunettes 3D devient carrément insupportable passé une heure, il faudrait revoir la technologie pour apporter un peu plus de confort aux myopes. Bref…). Et à la sortie, je suis conquise. J’ai passé trois heures de bonheur total, j’ai retrouvé mon âme d’enfant le temps d’un film, et j’en ai encore des étoiles dans les yeux.

Peter Jackson est un génie. Tout d’abord, esthétiquement le film est magnifique, dans la continuité de la trilogie LOTR, le spectateur redécouvre les décors qu’il connait, avec des clins d’œil comme à Fondcombe où l’on se retrouve à l’endroit où s’est formée la communauté de l’anneau. Mais ces petits rappels sont toujours discrets, il n’y a rien de lourd, pas de flashbacks à l’appui. Les costumes et décors sont parfaits, pas de rupture entre les deux œuvres, j’ai beaucoup apprécié le respect de cette cohérence tout du long. La musique est elle aussi parfaite, on retrouve la sonorité de LOTR (avec quelques mélodies reprises il me semble, mais à confirmer, mon ouïe n’est pas toujours fiable) avec bien sûr le thème des nains qui revient nous chatouiller les oreilles aux moments clés. Le réalisateur Néo-Zélandais nous avait habitués à nous faire rêver, il recommence ici, visuellement c’est un sans-faute (seul Azog ne m’a pas plu, mais c’est vraiment un point de détail).
Maintenant, qu’en est-il de l’histoire en elle-même, là où Jackson prenait un pari plutôt risqué ? Eh bien pour moi c’est aussi un sans-faute. Le réalisateur a réussi à donner une dimension épique au conte, sans en trahir l’esprit, donnant à l’ensemble un aspect féérique. Enfant ou adulte chacun y trouvera son compte, Un voyage inattendu mêle l’humour, l’émotion et les scènes d’action avec brio pour captiver le spectateur de tout âge du début à la fin. L’exercice était périlleux, mais le résultat est vraiment réussi. Les nains sont tels que je les attendais, tour à tour facétieux ou sérieux, la personnalité propre de chacun est respectée et physiquement ils sont crédibles, on ne tombe pas dans la caricature. Gamine, mes préférés dans le livre étaient Fili et Kili, quelle joie de les voir prendre vie sur l’écran ! Richard Armitage incarne quant à lui magistralement Thorin, lui donnant un charisme qui vous frappe de plein fouet. Quant à Martin Freeman, il campe un hobbit plus vrai que nature, convaincant, tel que Tolkien décrit les semi hommes, réticent à l’idée de partir à l’aventure, il se révèle au fil du voyage, courageux, surprenant ou flegmatique. L’acteur britannique réussit à rendre le personnage crédible et attachant, incarnant même mieux qu’Elijah Wood le Hobbit « classique ». Et puis, bien sûr, nous retrouvons Gandalf, Elrond, Galadriel interprétés par les mêmes acteurs que dans LOTR, avec les mêmes qualités, je ne vais pas discourir sur les atouts de chacun sous peine de faire une chronique totalement indigeste.
J’en viens maintenant à l’aspect le plus polémique du film, sa longueur. Peter Jackson a inséré dans l’histoire originelle des ajouts, notes de Tolkien lui-même jamais publiées ou pures inventions qui donnent de la consistance au récit et étoffent la mythologie du conte. Ce parti pris déroutera sans doute certains, mais pour ma part j’ai trouvé ces ajouts bienvenus et malins. Je m’explique. Bilbo le Hobbit fait, à mon sens, partie des classiques. Si, bien souvent, on ne lit qu’une fois ou deux Le seigneur des anneaux, les aventures de Bilbo sont souvent lues et relues. Le format court du conte permet une mémorisation facile de l’intrigue et de ses détails. Avec ses ajouts, Peter Jackson donne de l’inédit dans l’intrigue, permettant au spectateur de faire lui aussi un voyage inattendu. Ces surprises confèrent à renforcer la magie du film, en faisant une œuvre originale, enrichie, sans jamais trahir l’esprit de Tolkien, mais en la sublimant. Les soi-disant puristes qui vous diront que ces suppléments sont inutiles et ne respectent pas l’œuvre d’origine n’ont à mon avis pas compris la démarche du réalisateur et surtout l’esprit dans lequel l’auteur a écrit Bilbo le Hobbit. Sans vouloir m’ériger en spécialiste de l’auteur, je pense qu’il ne renierait pas le travail de Peter Jackson, au contraire.

Je pense que je pourrais encore écrire des pages et des pages sur ce film, mais je vais m’arrêter là et vous conseiller de courir dans la salle obscure la plus proche de chez vous afin de partir vous aussi pour une belle aventure dans les Terres du Milieu. Enjoy.






Commentaires

  1. Un avis très juste ! Le parti pris de Peter Jackson ainsi que son adaptation du roman sont irréprochables, un vrai plaisir pour les cinéphiles et les vrais amateurs du genre fantasy.

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